Guerre en Ukraine : Bouleversant témoignage d’un couple de pasteurs en Pologne qui aide les réfugiés

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Accueillir des réfugiés chez eux, les conduire vers leur prochaine destination, subvenir à leurs besoins immédiats, lever des fonds pour les soutenir... Face à l’ampleur de la tâche et alors que plus de 2 millions d’ukrainiens ont traversé la frontière pour rejoindre la Pologne, Kirsten et Wojtek Kukulski se mobilisent avec leur église, Nowe Przymierze, pour leur apporter de l’aide. 

De part leur proximité géographique ainsi que culturelle et historique, la Pologne s’est immédiatement organisée pour faire face à l’arrivée massive de réfugiés. L’église de Wojtek et Kirsten Kukulski est un bel exemple de la solidarité qui s’est mise en place dans le pays.

Cela fait 17 ans que le couple a déménagé en Pologne à Cracovie où il a implanté une église, Nowe Przymierze (Nouvelle alliance en français NDLR).

Il s’agit d’une église internationale qui fait partie du réseau NCMI (New Covenant Ministries International) et qui accueille des chrétiens du monde entier, dont de nombreux ukrainiens.

Lever des fonds

Dès les premières heures du conflit, l’église de Kirsten et Wojtek a cherché comment elle pourrait participer à l’effort de solidarité qui s’est emparé du pays.

N’étant pas propriétaires d’un bâtiment, ils n’ont pas pu transformer leur lieu de culte en centre d’accueil comme c’est le cas d’autres églises en Pologne. Ils ont donc décidé de lever des fonds pour soutenir ceux qui aident sur le terrain.

« Les réponses ont été incroyables, nous avons été très touchés par la générosité des gens », nous confie Kirsten. Elle évoque notamment les autres églises du réseau NCMI, implantées dans le monde entier, qui n’ont pas tardé à envoyer des dons.

Grâce à cet argent, ils ont pu soutenir trois centres de transit créés par des pasteurs à l’intérieur de l’Ukraine. Ces églises se sont organisées pour aller chercher des ukrainiens déplacés avec des minibus et les mettre à l’abri dans leurs centres. Une fois sur place, les réfugiés reçoivent de la nourriture et des fournitures de première nécessité avant d’être conduits à la frontière.

« Nous ne sommes pas sur place mais nous pouvons au moins les aider financièrement », souligne Wojtek  qui précise avoir déjà été en mesure de leur envoyer des milliers de dollars.

Ces fonds servent également à subvenir aux besoins des réfugiés qui arrivent à Cracovie. Leur église a mis en place une équipe qui va plusieurs fois par semaine à la gare, un point d’accueil important qui propose aux ukrainiens des soins, des médicaments etc. Le but de cette équipe est d’identifier leurs besoins, ce qui permet ensuite à l’église d’acheter les produits nécessaires.

Ouvrir leurs maisons

Les membres de l’église qui parlent russe ou ukrainien proposent aussi leurs services dans les lieux d’accueil. Et tous ceux qui ont assez d’espace pour le faire ont ouvert leur maison et accueillent des réfugiés chez eux. Parfois il s’agit de courts séjours, des personnes en transit qui ont besoin d’un toit et souvent d’argent, avant de rejoindre une autre destination. D’autres fois, ce sont des séjours plus longs.

Depuis presque trois semaines, Kirsten et Wojtek accueillent chez eux une jeune femme, Marina, et son fils de 5 ans, Mark, venus de Kharkiv. Son mari et son fils aîné de 19 ans sont, eux, restés en Ukraine où ils combattent l’armée russe.

Le couple évoque la résilience bouleversante des réfugiés, notamment celle de Marina. Après quatre jours de voyage et malgré la peur et la fatigue, la première question que leur a posé la jeune femme en arrivant chez eux, c’était comment elle pouvait faire pour trouver du travail.

De l’aide sur le long terme

« Nous ne voulons pas simplement leur offrir de l’aide immédiate, mais aussi sur le long terme », nous explique Wojtek.

Pour rendre cela possible l’église travaille en collaboration avec d’autres organisations. Ils ont par exemple financé des fournitures scolaires pour les enfants ukrainiens et prévoient pour eux un camp d’été. Ils espèrent qu’ils pourront ainsi trouver leur place dans cette nouvelle vie.

Ils ont également financé le salaire de trois institutrices ukrainiennes qui enseignent aux enfants réfugiés dans une école chrétienne de la ville.

« Il y a un équilibre à trouver pour répondre à la fois à leurs besoins immédiats et essayer de proposer des solutions long terme », continue le pasteur.

Il a lui-même récemment conduit une famille de quatre en Allemagne qui ne pouvait pas voyager autrement à cause de problèmes de santé.

De l’espérance

Au coeur de cette période difficile et destructrice, Kirsten et Wojtek voient pourtant se dessiner de l’espérance. Ils nous rappellent notamment qu’il y a une majorité de chrétiens en Ukraine.

Alors que les réfugiés ukrainiens affluent en masse en Europe et ailleurs, cela signifie donc qu’il y a parmi eux de nombreux croyants. Le couple estime qu’ils peuvent être une véritable bénédiction pour les pays qui les accueillent.

Camille Westphal Perrier


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